TF1 et France Télévision : un faux débat ?

16 décembre 2016 : on peut militer pour un parti sans être d’accord avec l’ensemble de ses propositions. Et il y en a notamment une, dans le programme de l’UPR, qui me paraît absurde.

Autant la renationalisation des sociétés d’énergie, de transport ferroviaire, d’autoroute, ou d’abduction d’eau, comme le propose M. Asselineau dans son programme présidentiel, je suis pour : ce sont des biens publics qui n’auraient jamais du tomber dans des mains privées.

Mais la renationalisation de TF1, là, je dis non : ce serait de l’argent foutu en l’air pour rien !

La télévision ne cesse de perdre des auditeurs au profit d’internet, et ce n’est pas juste un dégoût de la propagande gouvernementale et des publicitaires par les nouvelles générations : le fait est que la télévision est aujourd’hui dépassée.

Le temps où le téléviseur rassemblait les membres de la famille devant un même écran est révolu. Désormais chacun veut voir son programme sur son appareil, en s’isolant dans sa chambre et sur… internet bien sûr !

Dans les nouveaux modes de consommation, l’ordinateur remplace ainsi le téléviseur, et youtube/dailymotion les chaînes publiques ou privées. Exit donc le téléviseur, même avec accès internet incorporé : l’objet est déjà condamné !

Ce qui nous amène au second point : trop de chaînes publiques en France !

Alors que nous avons désormais des centaines de chaînes internationales disponibles via box ADSL, à quoi cela rime encore d’entretenir plusieurs chaînes publiques noyées dans la masse du net – surtout quand on observe les programmes minables proposés par certaines ?

Arrêtons la langue de bois : il faudra tôt ou tard dégraisser le mammouth France Télévision, et si ça n’a pas été fait par les gouvernements précédents, c’est tout simplement parce que les « affinités » entre politiques et journalistes ne sont plus à démontrer, à la ville comme à la campagne…

Cela va même plus loin encore, puisque l’omerta totalitaire de TF1 et FT sur l’UPR nous prouve chaque jour l’inutilité même et la dangerosité de ce média pour la démocratie !

Qu’il soit tenu par des intérêts privés ou par un gouvernement, il n’en reste pas moins un outil de propagande, incapable d’assumer la moindre indépendance. Il n’y a donc aucune « sécurité » à (re)nationaliser des chaînes privées, bien au contraire : je pense qu’il serait plus simple de privatiser les chaînes publiques, et d’imposer par la loi des quotas et des règles sur certains contenus, notamment pour revenir à une égalité de temps de parole politique pré-électoral, étrangement supprimée par la loi Urvoas de 2015, laquelle permet aux fascistes du grand parti unique FNUMPS de monopoliser définitivement les média à leur seul profit…

Aujourd’hui, tout un chacun peut produire ses vidéos, faire ses montages, publier le tout sur le web. Même la création de contenus culturels ou éducatifs n’est plus l’apanage de chaînes spécialisées. Le téléviseur est déjà devenu un objet de musée dans de nombreux foyers, dont le seul rôle consiste à maintenir les papis et les mamies sous sédatif audiovisuel, et les endormir debout le soir venu !

Osons donc le dire clairement : la télé, c’est un truc de vieux !

Entre les émissions cultes de Michel Polac, le redoutable bâtonnier Pierre Desproges, un CANAL+ ultra-provocateur à ses origines, et des guignols de l’info, dont certains sketchs nous ont bien fait rire, la télévision a vécu. Vive la télévision !

Pour toutes ces raisons, je pense donc que la proposition de renationaliser TF1 est un contre sens évident du programme de l’UPR. La présence de qataris dans les actionnaires de TF1 ne justifie pas le rachat onéreux d’un medium dépassé.

Dans ce blog, je dénonce très largement les abus répétés des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et des fabricants de matériels informatique, qui ont cumulé un pouvoir effarant sur nos vies et celles de nos proches, avec des conséquences largement plus néfastes qu’une chaîne de télé privée minée par 20% de qataris.

Se focaliser ainsi sur la télévision, c’est clairement se tromper de cible, alors que les enjeux réels de nos libertés et de notre souveraineté numériques se situent désormais dans nos ordinateurs et nos smartphones.

Plus globalement, il est impossible de sortir de l’Europe, de l’euro et de l’OTAN, en continuant la soumission numérique béate aux GAFAM que l’on observe depuis 25 ans, via la vente liée/forcée en magasin, via les partenariats Éducation Nationale/Microsoft, via les contrats OpenBar de M. Le Dryan, et j’en passe (cf. reste de mon blog pour les détails).

Et là, si je n’attend pas d’un homme politique d’un certain âge qu’il se transforme par magie en ingénieur informatique chevronné, je pense qu’un minimum de culture informatique est quand même nécessaire pour pouvoir prendre les bonnes décisions le moment venu.

Or dans l’entretien d’actualité du 14 décembre 2016, réalisé en direct (exercice difficile et courageux s’il en est), restons honnêtes : sur la question d’un internaute qui voulait savoir si l’UPR prévoyait un OS souverain, comme les chinois le font déjà avec une distribution GNU/Linux basée sur la Ubuntu, on a bien senti au départ que M. Asselineau n’avait pas tout de suite su « traduire » la demande…

Pour moi, qui ait réalisé ce blog dans le but d’éviter précisément ce genre de « couac », c’est un peu énervant et lassant… J’espère donc que les prochaines questions en la matière seront mieux préparées par les conseillers en communication de l’UPR.

Personne ne peut aujourd’hui se payer le luxe de négliger la partie informatique, qui fait partie intégrante de la sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN.

Sur ce, vive le « Frexit », et vive la France Libre !

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