2004 : des réseaux sociaux au titanic social

En 2004, un premier réseau social émerge du net, et son principal concepteur comprend très vite qu’en offrant aux internautes un moyen de s’exprimer sans connaissance techniques, il va pouvoir glaner une manne colossale de données à revendre.

L’esclavage moderne, sans visage ni droits

Car les gens cèdent immédiatement à la facilité et à la gratuité de l’outil, sans bien se rendre compte qu’ils sont en train de livrer tous leurs secrets familiaux et professionnels sur un plateau à une intelligence étrangère !

A tel point qu’en quelques années seulement, le commercial à la tête du réseau devient l’un des plus jeunes milliardaires de la planète, sans qu’on sache encore aujourd’hui qui lui rachète à prix d’or toutes ses « précieuses » informations…

En 2013, face au pillage déjà plus qu’avancé des réseaux sociaux, certains fonctionnaires bruxellois ont soudainement eu l’idée saugrenue de vouloir limiter le business des réseaux sociaux, en proposant l’interdiction des « cookies tiers », c’est-à-dire de la technique informatique qui permet aux réseaux sociaux de nous pister d’un site web à un autre.

Vous devinez la suite. Washington s’est empressée de taper du poing sur la table, et de rappeler immédiatement ses souris de laboratoire à l’ordre ! Et la trouille au ventre, nos braves fonctionnaires bruxellois ont rapidement pondu une nouvelle loi européenne, dont la parfaite stupidité fera date dans les annales du web, puisqu’elle oblige tous les sites internet qui exploitent des cookies à des fins de traçage, de l’annoncer explicitement à la première connexion de l’internaute.

Voilà donc pourquoi, depuis 2013, vous vous retrouvez, à chaque nouveau site web visité, avec des messages du type : « Ce site web exploite des cookies… bla bla bla … est-ce que vous êtes d’accord ? » – message tellement explicite que personne n’y fait attention, et clique sans même avoir lu.

C’est chiant. Ça emmerde autant les webmasters que les internautes. Mais ce n’est pas grave, puisque ça préserve le business des réseaux sociaux américains, qui peuvent ainsi continuer tranquillement de nous renifler le derrière partout où nous allons !

Ce que cachent réellement les data center…

Les professionnels tomberont également dans le panneau, en allant, quelques années plus tard, offrir à Linked In la liste complète de leurs fournisseurs, clients, prospects, suspects, concurrents, etc. Jusqu’à ce jour de 2016 où Microsoft rachète soudainement la boutique à coup de milliards de $, sans aucun avertissement préalable, et s’offre ainsi une manne d’informations stratégiques et confidentielles toutes fraîches à exploiter immédiatement !

Autre problème plus discret, mais tout aussi sérieux : les réseaux sociaux américains portent directement atteinte à la neutralité du net !

Car si l’accès aux informations entre usagers du réseau est transparente, il en va tout autrement pour les internautes non affiliés, qui se « mangent » systématiquement une page intermédiaire, les invitant cordialement à se soumettre, sans délai, au grand renifleur de braguette et à ses commerciaux en rut.

On appréciera ainsi la grande délicatesse d’utiliser les usagers inscrits comme rabatteurs, pour « tirer » encore plus de gibier…

Mais c’est surtout les auteurs de contenus qui se privent de visiteurs dans l’affaire, car quand un internaute refuse la soumission esclavagiste qu’on veut lui imposer, il balance son bras d’honneur, et va voir ailleurs si l’herbe est plus verte… À ce petit jeu là, tout le monde est finalement perdant.

Qu’on l’avoue ou non, il est bien du devoir de nos institutions que d’éduquer le peuple. Et là, nous n’avons jamais vu de programme européen pour informer les citoyens sur les dangers des services en ligne, et plus généralement sur les dangers du numérique tout court.

L’Europe s’acharne à entretenir les peuples dans leur ignorance, et cela est tout particulièrement visible dans le dossier de la vente liée, avec la désinformation continue des consommateurs, lesquels ne doivent surtout pas découvrir l’alternative des logiciels libres et gratuits.